外国不是国家知道吗 ?
"waiguo bu shi guojia, zhidao ma ?". Ca veux dire "attends, tu sais, l'etranger, c'est pas un pays". Ca passe mieux en chinois, ou on pourrais croire que l'etranger (外国, waiguo) est un pays (国家 guojia) au même titre que 法国,美国,德国 (faguo, meiguo, deguo, resp. la France, les etats-unis et l'Allemagne). Ca passe meiux aussi quand tu sais que l'auteur de cette phrase a 7 ans et qu'il corrigeait son copain de 5 ans qui avait dit que je venais sûrement de 外国,l'etranger. Avant de vous expliquer comment je me suis trouvé des 小朋友 (xiaopengyou, litteralement des "petits amis" au sens chinois de "amis qui sont des petits enfants". C'est assez bizarre comme concept... vraiment un truc de pays à enfant unique...) encore un mot sur l'etranger...
(spéciale dédicace à tous (?) mes lecteurs japonais et en particulier FL&YS). 外国 waiguo, c'est littérallement le "pays de l'exterieur", c'est à dire tout ce qui est en dehors de ton pays. Le gars qui habite le waiguo (le 外国人 , waiguoren, donc) c'est le barbare... celui qui ne partage pas ta civilisation. Si je parle de ça c'est que le "mec qui viens pas de chez toi" c'est un concept tellement fort et central que c'est un des rares mots qui sont passés tels quels (enfin, a l'ecrit...) du chinois au japonais. Par exemple, il y a des gens comme moi qui n'ont vraiment pas de chance et qui sont a la fois des 外国人 waiguoren (non-chinois) et des 外国人gaikokujin (non-japonais).
Bon... l'histoire de mes 小朋友 (et de leur parents) commence sur les pistes de ski... Le premier et le deux janvier, profitant de nos congés du nouvel an (i.e. travailler le samedi et le dimanche pour pouvoir partir le lundi et le mardi...) nous sommes partis, avec des chinois et des français, faire du ski. Pres de Changchun, il fait froid, alors il suffit de prendre un colline un peu haute, de la retailler un peu, de soupoudrer de neige artificielle et tu obtiens une station de ski... Le premier jour, c'etait un peu ridicule : une piste courte en ligne droite pour les debutants... (ça coutait 10 euros la journee) Je precise que mon experience du ski se limite a ma classe de neige en CM1 mais bon a la fin de la journee je m'embettais un peu... Le deuxieme jour, on est allé dans une station plus sérieuse et côtée, puisque dans dix jours elle va acceuillir les jeux asiatiques d'hiver (guettez la télé en chinois, vous y verrez Changchun...). Bon les pistes devaient être ridicules au vu des standarts internationaux, mais suffisantes pour me permettre de tester des techniques de freinages non-standards (avec les genoux, avec les coudes, avec les gencives...). Bref... mon manteau (une doudoune chinoise, comme tous les chinois ont, donc pas super cher, ni super solide) avait des trous et perdait ses plumes... Bref... il fallait que je fasse quelquechose.
Alors je suis allé dans cette petite echoppe près de chez moi (j'avais vaguement compris qu'ils lavaient des vêtements et qu'ils pouvaient te faire des retouches ou travaux de couture...). Bref, je rentre (et comme a chaque fois que je rentre dans un boui-boui, on me regarde "mais qu'est ce qu'il vient faire chez moi celui-là, il s'est gourré de porte ?") et j'essaye d'expliquer et de montrer mon probleme... Bon voilà... la madame commence a reparer les trous dans mon manteau, et puis le monsieur commence a voir qu'on peut parler un peu avec moi. Et puis je fais connaissance avec le fils de la maison (5 ans) et de son pote (7 ans) et de sa nièce (14, au jugé, qu'il traite comme sa servante...). Les petits braillent, courent partout et font les fous. Il y en a un qui sait compter en anglais jusqu'à 17 (ensuite, c'est un peu dur...). Je lui demande de m'écrire un mot (la montre) et il m'écrit les caractères les plus magnifiquement dessinés que j'ai jamais vu (même ma première prof de chinois, maitresse d'école de son état, les faisait pas aussi beaux). Entre deux braillements, je raconte ma vie au monsieur...
Finalement, il me dit qu'il me kiffe et il envoie sa nièce acheter des bière et 菜cai (des plats, des trucs a bouffer). Et il me fait boire et il me fait bouffer... Je sortais de mon restau japonais où j'avais bien mangé alors on a répété cinquante fois l'échange suivant : (ouai, les chinois, ils ont pas peur de répéter cinquante fois la même chose, même lorsque de toute evidence, la situation est bloquee...)
Lui : vas-y, mange
Moi : je suis gêné (不好意思), j'ai déjà trop mangé, mais c'est tres bon (je mange une cacahuete)
L:不用客气 (pas besoin d'être poli (bah ouai, on est super pote, donc pas besoin d'être poli, alors arrête de dire que t'es gêné)). vas-y mange.
Moi : (je mange un tout petit bout de patate sautée dans la sauce de soja) vraiment j'ai bien mangé... allez, on trinque !
Bref on a bu deux litre de bière a deux, pendant le temps que mon manteau soit réparé... M'enfin bon, on a aussi parlé... il m'a parlé d'un de ses potes qui tiens un magasin de sacs (ou p'tet que j'ai pas compris...) a Paris. Il m'a remercié d'être in ingénieur qui viens apporter aux chinois les technologies qui leur permettront de depasser les états unis, ils a raconté pleins de conneries qui disaient que les enfants en France étaient plus intelligents que les enfants chinois (ou alors j'ai pas compris, mais là je crois que j'avais compris, il y a des chinois, si tu les laisse parler, je pense qu'ils sont capables de te sortir les pires conneries racistes qui existent... (le pire c'est que c'est les chinois dans le rôle de l'Untermensch (et les black dans le rôle de lUnteruntermensch, m'enfin passons...) (ça me rapelle que j'ai pas fini mon article sur les siberiens))).
M'enfin, la plus grande partie, j'ai pas compris... C'est infiniment dommage, parce que je suis passé à côté de l'exposé d'une "théorie du developpement de la Chine vu par un tailleur de Changchun le 3 janvier 2007", et ça, c'est un truc de ouf... ca c'est un document qui vaut son pesant de cacahuète.
(spéciale dédicace à tous (?) mes lecteurs japonais et en particulier FL&YS). 外国 waiguo, c'est littérallement le "pays de l'exterieur", c'est à dire tout ce qui est en dehors de ton pays. Le gars qui habite le waiguo (le 外国人 , waiguoren, donc) c'est le barbare... celui qui ne partage pas ta civilisation. Si je parle de ça c'est que le "mec qui viens pas de chez toi" c'est un concept tellement fort et central que c'est un des rares mots qui sont passés tels quels (enfin, a l'ecrit...) du chinois au japonais. Par exemple, il y a des gens comme moi qui n'ont vraiment pas de chance et qui sont a la fois des 外国人 waiguoren (non-chinois) et des 外国人gaikokujin (non-japonais).
Bon... l'histoire de mes 小朋友 (et de leur parents) commence sur les pistes de ski... Le premier et le deux janvier, profitant de nos congés du nouvel an (i.e. travailler le samedi et le dimanche pour pouvoir partir le lundi et le mardi...) nous sommes partis, avec des chinois et des français, faire du ski. Pres de Changchun, il fait froid, alors il suffit de prendre un colline un peu haute, de la retailler un peu, de soupoudrer de neige artificielle et tu obtiens une station de ski... Le premier jour, c'etait un peu ridicule : une piste courte en ligne droite pour les debutants... (ça coutait 10 euros la journee) Je precise que mon experience du ski se limite a ma classe de neige en CM1 mais bon a la fin de la journee je m'embettais un peu... Le deuxieme jour, on est allé dans une station plus sérieuse et côtée, puisque dans dix jours elle va acceuillir les jeux asiatiques d'hiver (guettez la télé en chinois, vous y verrez Changchun...). Bon les pistes devaient être ridicules au vu des standarts internationaux, mais suffisantes pour me permettre de tester des techniques de freinages non-standards (avec les genoux, avec les coudes, avec les gencives...). Bref... mon manteau (une doudoune chinoise, comme tous les chinois ont, donc pas super cher, ni super solide) avait des trous et perdait ses plumes... Bref... il fallait que je fasse quelquechose.
Alors je suis allé dans cette petite echoppe près de chez moi (j'avais vaguement compris qu'ils lavaient des vêtements et qu'ils pouvaient te faire des retouches ou travaux de couture...). Bref, je rentre (et comme a chaque fois que je rentre dans un boui-boui, on me regarde "mais qu'est ce qu'il vient faire chez moi celui-là, il s'est gourré de porte ?") et j'essaye d'expliquer et de montrer mon probleme... Bon voilà... la madame commence a reparer les trous dans mon manteau, et puis le monsieur commence a voir qu'on peut parler un peu avec moi. Et puis je fais connaissance avec le fils de la maison (5 ans) et de son pote (7 ans) et de sa nièce (14, au jugé, qu'il traite comme sa servante...). Les petits braillent, courent partout et font les fous. Il y en a un qui sait compter en anglais jusqu'à 17 (ensuite, c'est un peu dur...). Je lui demande de m'écrire un mot (la montre) et il m'écrit les caractères les plus magnifiquement dessinés que j'ai jamais vu (même ma première prof de chinois, maitresse d'école de son état, les faisait pas aussi beaux). Entre deux braillements, je raconte ma vie au monsieur...
Finalement, il me dit qu'il me kiffe et il envoie sa nièce acheter des bière et 菜cai (des plats, des trucs a bouffer). Et il me fait boire et il me fait bouffer... Je sortais de mon restau japonais où j'avais bien mangé alors on a répété cinquante fois l'échange suivant : (ouai, les chinois, ils ont pas peur de répéter cinquante fois la même chose, même lorsque de toute evidence, la situation est bloquee...)
Lui : vas-y, mange
Moi : je suis gêné (不好意思), j'ai déjà trop mangé, mais c'est tres bon (je mange une cacahuete)
L:不用客气 (pas besoin d'être poli (bah ouai, on est super pote, donc pas besoin d'être poli, alors arrête de dire que t'es gêné)). vas-y mange.
Moi : (je mange un tout petit bout de patate sautée dans la sauce de soja) vraiment j'ai bien mangé... allez, on trinque !
Bref on a bu deux litre de bière a deux, pendant le temps que mon manteau soit réparé... M'enfin bon, on a aussi parlé... il m'a parlé d'un de ses potes qui tiens un magasin de sacs (ou p'tet que j'ai pas compris...) a Paris. Il m'a remercié d'être in ingénieur qui viens apporter aux chinois les technologies qui leur permettront de depasser les états unis, ils a raconté pleins de conneries qui disaient que les enfants en France étaient plus intelligents que les enfants chinois (ou alors j'ai pas compris, mais là je crois que j'avais compris, il y a des chinois, si tu les laisse parler, je pense qu'ils sont capables de te sortir les pires conneries racistes qui existent... (le pire c'est que c'est les chinois dans le rôle de l'Untermensch (et les black dans le rôle de lUnteruntermensch, m'enfin passons...) (ça me rapelle que j'ai pas fini mon article sur les siberiens))).
M'enfin, la plus grande partie, j'ai pas compris... C'est infiniment dommage, parce que je suis passé à côté de l'exposé d'une "théorie du developpement de la Chine vu par un tailleur de Changchun le 3 janvier 2007", et ça, c'est un truc de ouf... ca c'est un document qui vaut son pesant de cacahuète.
2 Comments:
Tu vas pouvoir écrire des livres avec tout ce que tu as appris sur les chinois !
Bonne année au fait !
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