Friday, August 17, 2007

"Huai le dja nai", ou une soirée au Sakura Club

Bon voilà comme promis un compte-rendu de la visite qu'on a faite au Sakura Club il y a environ deux semaines. D'ailleurs ça ne s'apelle plus Sakura Club que dans nos coeur... maintenant c'est de Raku-raku Club (ou SL-SL, quand tu ne sais pas lire les katakana et que tu penches un peu la tête pour lire, et que tu as un peu d'immagination). J'y suis donc allé avec deux collègues VIE et O., l'ami d'un collègue VIE, de passage à Changchun. O. c'est un futur notaire (enfin... si il arrive à boucler sa septième année et les suivantes...) ce qui ne l'empêche pas d'être un bon gars et un esthète très sensible au charme des petites chinoises, et pas seulement sa copine qui viens de Wuhan.

On est donc allé manger dans mon restau japonais préféré (c'est dans la même rue), mais ils ont changé de chef depuis quelques mois et la qualité a un peu baissé... Ensuite on est passé pour faire un échauffement dans le bar qui jouxte le restau japonais (la maison de bois, cf. un post à venir) et ensuite on a remonté un peu la rue vers le Sakura Club.

Il y avait des petites chinoises dans des mignonnes robes de soirée en soie qui attendaient dehors devant la porte. C'est marrant c'est la première fois que je voyais des gens devant. Bon comme d'habitude on a fait nos chochottes pour savoir si on allait rentrer ou pas et puis cette fois on est entré. C'est un grande salle avec un bar et un écran de cinéma pour chanter du ktv sur le mur du fond et entourée de canapés confortables.

J'étais celui du groupe qui parlait le mieux en chinois donc j'ai mis ma casquette de leader of the group et les autres m'ont laissé régler tous les détails techniques et commerciaux (comme d'hab', quoi...). D'ailleurs les petites chinoises en robe de soirée nous ont acceuilli en japonais, alors j'ai commencé à discuter avec la patronne en japonais. Effectivement les clients étaient tous japonais et après m'être renseigné, il n'y a que peu de clients gaijin (des laowai, mais vu du Japon, donc des non-japonais, c'est à dire précisément à Changchun, des chinois, des coréens, quelques phillipins et quelques occidentaux).

Donc voilà, je ne suis fait expliquer le process et on a parlé saké et gros sous (des sous pour le saké et pour l'hotesse qui vient à ta table). Oui parceque en fait c'est juste un bar à hotesses comme au Japon. Enfin on ne m'enlèvera pas de l'idée que tu peux ramener certaines des hotesses chez toi moyennant finance mais clairement ça n'est pas leur coeur de métier.

(Il faut savoir que dans certains cas un "KTV" (pour Karaoké TV, c'est la façon chinoise de dire karaoké, même si des fois c'est 咖拉-OK, c'est à dire "Kala-OK") c'est un endroit où tu trouves des petites chinoises qui vont te faire plein de trucs contre rémunération, et pas seulement te chanter des chansons.) D'ailleurs ça me rapelle la fois où, avec Mohammed, on a voulu trouver explorer les nouveaux bars en reomtant Changchun Dajie. On a finalement découvert que le pengyouba ("bar à amis") c'était pas le nom du bar, mais un concept commercial proche de notre speed-dating, ou un truc comme ça... Mais le mieux c'est quand on a poussé jusqu'au "Night Club" (j'ai oublié le nom chinois...) : on rentre en on s'apperçoit vite que malgré les néons et le nom... c'est pas un bar... Alors on demande à l'hotesse de la récéption :
_Bonjour ! c'est quoi cet endroit ?
_[J'ai pas compris la réponse]
_Ah... je vois... c'est pas un bar...
_Non, c'est pas un bar...
_Il y a quoi en haut ? dis-je en montrant les ascenceurs
_漂亮的小女儿 (piaoliang de xiaonuer, que l'on pourrait traduire par "de jolies petites filles", mais ça, ne rends pas du tout le sourire niais de l'hotesse. Enfin j'ai p'tet un Sprachgefühl un peu defaillant mais j'ai trouvé ça super niais comme expression...)
_Ah... ok... aurevoir !

(retour qu sakura club)

Le moment le plus embarrassant de la soirée, à été quand il a fallu choisir son hotesse... Vous immaginez une rangée de mignonnes chinoise devant vous et on vous dit "tu veux laquelle ?" Les autres vous diront que je me suis précipité sur la plus mignonne et qui parlait anglais, mais en fait la vérité, c'est que personne n'osait choisir en premier donc, en tant que leader of the group j'ai montré l'exemple en appellant la fille en jaune là-bas. Je vous raconte pas la tronche genre "ho mon dieu un laowai! que va-t'il advenir de moi..."

Finalement mes deux collègues n'étaient pas intéressés par l'endroit et ils ont juste bu coca tous les deux et sont partis, nous laissant moi avec la fille en jaune et O. avec la fille en bleue, qui venait du Xinjiang. La fille en bleu parlait un peu anglais, la fille en jaune comprennait un peu l'anglais, pour l'avoir étudier mais elle était beaucoup plus à l'aise pour parler en japonais.
("huai le dja nai" c'est un mix de chinois (huai le) et de japonais (dja nai) et ça veux dire "beuh non! c'est pas cassé !" (en parlant du micro que j'arrivais pas à faire marcher))

Je sais pas si c'est vrai (je pense que si, quand même...) mais elle disaient qu'elle étaient étudiantes à Jilin Daxue (la meilleur université de Changchun, ce qui est un peux louche... mais elles avaient des compétences linguistiques plutôt pas mal, alors on va leur laisser le bénéfice du doute). Etudiantes en informatique,ce qui veux dire qu'on leur montre un peu comment utiliser word, excel, photoshop, des trucs comme ça. Elle avaient l'air d'avoir entendu parler de Java mais sans plus... (m'enfin bon, mon chinois ne me permets pas de faire des débats techniques genre "language compilé ou interprété" donc en fait je sais pas trop...). Elles étaient donc à la fac dans la journée, puis au Sakura club le soir. Et le weekend elles prennent des cours de japonais au Sakura club. (ce job c'est vraiment la manière la plus funky d'apprendre un langue que je connaisse...). La fille en jaune parlait vraiment bien japonais. J'ai chanté /China Girl/ de David Bowie (je l'ai cherché dans tous les ktv ou je suis allé et c'est la première fois que je la trouvais) et puis j'ai chanté une chanson en jap' avecla fille en jaune. J'ai encore des bons reste en lecture de kana (alphabets syllabiques), mais pour les kanji (caractères chinois qui sont utilisés en japonais), c'est toujours le mots chinois qui veux sortir et le japonais sort trois secondes plus tard, ou pas du tout...

Bon voila pour le sakura club...

Saturday, August 04, 2007

Mes vacances (1) : Vers l'ascension de Emei Shan

Alors aujourd'hui on va raconter mes vacances en vitesse...

Ca a commencé à Xi'an. Dans le bus de l'aeroport, il y avait une petite chinoise d'une
quarantaine d'années, qui enseignait le java et l'electronique à Dalian et à Xian. C'est
comme ça... quand tu rencontres des chinois qui parlent bien anglais, c'est toujours plus ou
moins des ingés (ou sinon des commerciaux qui vendent des transformateurs électriques, comme le gars dans le train vers Chengdu, mais jamais loin de la grosse industrie qui tache). J'ai
jamais recontré de chinois qui... euh je sais pas... enseigne la littérature anglaise ou qui
est journaliste ou je sais pas quel métier propre qui fait qu'il parlerait anglais...

Bref... Xian c'est cool... c'est touristique et moderne et... un peu trop de tout ça en
fait. Et puis l'armée enterrée, on t'en a tellement parlé .que quand tu es devant tu te dis
que c'est plus joli sur les photos... (enfin, sans vouloir faire mon touriste blasé...)
Ensuite Chengdu.

Alors Chengdu, je sais pas pourquoi, je voyais des batiment du 8-1 (le
premier aout, la date de creation de l'armée de libération populaire, qui d'ailleurs, a donc
fêté ses 80 ans il y a quelques jours... cérémonie un peu coincée à la télé) partout. Et
quand j'ai voulu prendre une photo d'une arche un peu gratiné (la sobriété chinoise, quoi)
il y a le garde qui est venu me dire poliment et en chinois que je pouvais pas prendre de
photo ici...

Alors sinon à Chengdu, des temples tres sympa et des jardins partout avec des
salons de thé (des vrais, des populaires ou les gens vont vraiment boire leur thé aux fleurs
à 10 kuai et pas des trucs de snobinards hyper-chers comme les salons de thé de changchun et
du nord en général.) en plein air (il y a des gars qui pour 10 kuai te lavent les oreilles
avec des sortes d'ustensiles de ramoneur, mais en plus petit, j'ai pas testé parce que ça
avait pas l'air très propre). J'ai vu des pandas (des géants et des rouges (comme firefox))
dans la réserve. Le quartier tibétain est une immense arnaque à touristes... Non non non, à
Chengdu il faut aller bouquiner devant un thé au bord du fleuve ou au parc du peuple...

Ensuite je voulais aller grimper sur Emei Shan (une montage avec des temples dessus et un
gros bouddha doré en haut (3079m)). Dans le bus pour y aller il y avait un chinois qui me
parlait en chinois et puis en fait en discutant je me suis rendu compte qu'il était coréen
(d'ailleurs... il avait trop la classe pour être chinois, mais comme son chinois est
vraiment bon, on le prends pour un hong-kongais) alors on a discuté un peu de la Chine et de
la vie d'expat'. Très sympa... il m'a aidé à chopper la bonne correspondance pour le village
dont j'ai oublié le nom où je voulais aller...

Dans le même bus il y avait Zhang Wei et
Linlin. Zhang Wei c'est un espèce de gros chinois super costaud qui a un peu la classe.
Linlin (je sais plus son nom), c'est une vraie Mei Nü du Sichuan (les filles de là-bas sont
réputées pour être très jolies (selon les critères chinois, c'est à dire très grandes, très
minces et très blanches)). Vraiment elle était jolie. Et les deux là ils allaient se marrier
dans deux mois et ils étaient super mignons... Et puis les chinois qui font des PDA
(démonstration publique d'affection, copyright Floflo) ça cours pas les rues alors vraiment
ils étaient mignons tous les deux genre "je peux dormir sur ton épaule ? ah euh...
finalement c'est mieux si je mets ma tête sur tes genoux... et puis... je peux passer mon
bras par là ? ah... c'est cool..." Enfin voilà j'espere qu'ils seront toujours aussi mignons
quand ils seront marriés... Et puis avec ça curieux devant ce laowai qui parle français...


Bon bref ensuite j'ai fait l'ascension de Emei Shan (de 500m d'altitude a 3079m, il y a des
marches et un chemin pavé en grosses pierres partout) en deux jours. En fait ça fait plus de
dénivellé que ça parceque j'ai fait des détours pour aller voir les temples. J'ai mangé et
dormis dans les monastères bouddhistes pendant deux jours. Plus exactement j'ai dormis dans
un espèce d'hotel pour pélerins (95% de la clientèle avait plus de 60 ans et plus beaucoup
de dents). J'ai pris une douche avec un papy chinois, ou plutot on a fait un concours de
politesse pour savoir qui aurait les trois dernières gouttes d'eau chaude du ballon... et
finalement on a partagé... Bon voilà... c'était sportif (j'avais jamais sué un litre d'eau
avant 8 heures du mat', mais ce matin là je l'ai fait) et un peu spartiate (j'ai engloutti
des metres cubes de riz avec un peu de légumes), mais les paysages étaient vraiment
grandioses...


Mon dernier repas avant le sommet je l'ai partagé avec un moine tibétain (enfin un moine du
bouddhisme tibétain originaire de shanghai). Il avait l'air de parler pas mal anglais mais
on a surtout parlé chinois. Il avait l'air aussi de pas être n'importe qui... il voyageait
tout seul, il avait du galon sur l'epaule de sa toge pourpre et surtout, il a accepté quand
je lui ai proposé des amandes grillées. Normalement, tous les compagnons de route chinois
que j'ai eu ont toujours refusé mes amandes mêmes si je leur proposais trois fois (pour
qu'un chinois accepte que tu lui fasses un truc gentil, genre donner de la bouffe, ou
inviter au restau, il faut le lui demander cinq fois et encore il faut qu'il en ait vraiment
envie...) (Alors que moi j'aime bien gouter les choses que me proposent les chinois... donc
c'est pour ça, je culpabilise un peu de faire mon laowai glouton...). Donc voilà... on a
échangé quelques banalités en chinois et en plus il était pressé... et de toute façon
j'aurais pas trop pu lui poser des questions de doctrine du grand véhicule (en chinois, ou
meme en anglais d'ailleurs) mais j'aurais dû être plus curieux en fait... parceque je ne
sais pas quand l'occasion se présentera pour la prochaine fois...

Le monastère en haut de Emei Shan était plein de touristes (salopards des touristes chinois
qui prennent le car... et la place dans le dortoir qui reviendrait de droit au laowai qui a
fait 8000km dont 3000 mètres de dénivelé pour venir ici). J'allais pas dormir dans un hotel
super-cher avec douche chaude 24/24, quand même... alors j'ai commencé la descente mais au
bout le 700m (de dénivelé, que je venais de monter le matin même) l'appel du car a été le
plus fort et je suis rentré à l'hotel en bas. Mais la ville en bas est pas sympa et très
attrape touriste, donc j'ai attendu le lendemain et 8 heures de car (à côté d'une petite
chinoise qui étudiait le design des trains dans une université du ministère des chemins de
fer, donc on a un peu échangé nos expériences (en chinois, s'entends...)) pour arriver a
Chongqing et pouvoir enfin flamber : me payer une glace (genre banana split), un massage et
une chambre d'hotel trois étoiles (ce que j'avais désiré pendant trois jours sur ma
montagne... même si c'est pas top pour le karma).