Friday, June 22, 2007

软软的皮肤 ruan ruan de pifu (la peau toute douce)

C'est samedi dernier, au mayflower que j'ai rencontré Jinzi ("Djinzeu"). Une mignonne petite chinoise qui ne fuis pas quand tu veux danser avec elle, et qui en plus a un anglais assez honorable. Plus tard j'ai appris qu'elle allait recevoir son diplôme d'anglais dans la semaine, qu'elle venait de quitter son job à la réception du Rosebud Hotel (les étudiants en langue de dernière annés bossent géneralement à plein temps en préparant leur mémoire, parceque... sinon ils ont pas grand chose à faire), qu'elle venait de rendre les clés de son appart et devait retourner au dortoire de l'université quelques jours avant de retourner chez ses parents et bref qu'elle déprimait parcequ'elle savait pas trop ce qu'elle allait faire après et qu'alors ses copines l'ont sortie au mayflower et elles ont picolé sec. Or donc on a discuté, on a fait initiation rock'n roll : elle s'en sortait pas mal malgrès son coup dans le nez qui lui faisait dire, à moi "tu sais, je suis pas une vilaine fille" et à ses copines "m'attendez pas les filles, je vais rentrer toute seule". Bon... comme tout ça n'était quand même pas très glorieux, j'ai pris son numéro de télephone et je suis parti.

Quelques jours plus tard, je lui fait le coup du loawai qui invite à diner par sms en chinois interposé. Ça marche assez bien en général. Nous voilà donc au restau de ramen qui a ouvert il y a pas longtemps sur guilin lu, qui est un endroit beaucoup plus calme pour discuter que le mayflower. J'aime bien la petite Jinzi : (un peu comme moi) elle est curieuse de tout, elle sait rigoler meme si en vrai elle est paumée et sais pas trop quoi faire dans sa vie. Ensuite on est allé se ballader vers le lac du sud et c'est là qu'elle m'a avoué que ses escarpins lui faisaient mal au pied ( c'était la première fois qu'elle les mettait) donc on a limité les déplacements pédestre pour le reste de la soirée. 5Le plus drôle c'est que le lendemain matin il y avait une coupure de courant chez moi, donc on a dû descendre les 20 étages à pied). Normalement elle mets des chaussures de sport et un vieux jean, mais là elle s'est dit que comme elle sortait un laowai, il fallait se faire classe. Bref, on s'est posé à regarder le lac et on a discuté de tout et de rien.

Ensuite on s'est dirigé vers le happy hour (vous vous souvenez un vieux post où je dis que j'ai discuté pendant une heure dans le froid avec une vieille chinoise qui grillait du mais devant un bar à chinois ?) où on a mangé des pop corn et une corbeille de fruit en buvant de la bière et en jouant au dés. De la mauvaise bière et de la mauvaise musique... un bar à chinois, quoi... Au début je trouvais qu'elle avait une belle descente mais en fait, il est apparu qu'elle voulait juste se saouler un coup et ça a marché plutôt pas mal. Finalement elle m'a dit qu'elle irait bien au mayflower écouter le manager (un indien) chanter (plutot pas mal de la pop des années 90) et que tiens, son dortoir fermait à 9h30 mais que c'était pas grave si il rentrait plus tard, elle pourrait trouver un hotel.

Donc on est allé au mayflower où la musique était mieux et où je lui ai fait boire pas mal de thé rouge sucré pour qu'elle récupère un peu. Quand elle a reparlé de trouver un hotel pour passer la nuit, je lui ai proposé de venir chez moi, mais bien sûr elle hésitait. Alors on a pris un taxi vers le top style, non sans passer au boui-boui ouvert 24/24 acheter une autre bouteille de thé. En bas de chez moi j'ai essayé de faire fonctionner son libre arbitre et de lui rappeler qu'en occident on avait developpé des techniques de séduction un peu plus subtiles. Finalement on est monté chez moi en passant devant les gardes de la sécurité au rez-de-chaussé et la fille de permanence à l'accueil du 7eme. Je me suis demandé en combien de temps ma prof de chinois allait être au courant et surtout qu'est ce que j'allais bien pouvoir lui dire.

Là haut on a discuté un peu et puis surtout fait l'amour passionément jusqu'au petit matin. Enfin, non ça c'est pas passé comme ça... La consommation excessive de boissons alcoolisées pendant toute la soirée ayant considérablement réduit nos facultés respectives, on s'est juste bécotés en rigolant comme des bossus avant de s'endormir comme des masses. Et puis, quand je dis que ça a commencé samedi dernier... en fait ça fait trois mois aujourd'hui que j'ai rencontré Jinzi pour la première fois. Enfin non c'est pas vrai, voilà le genre de truc qu'il m'arrive depuis trois mois. Enfin pas vraiment à moi puisque ça c'est un histoire que * * m'a raconté. Moi je suis toujours plein de désir et de frustration face à mes échecs répétés avec les petites chinoises donc j'écoute des chansons des Smiths ("please please please let me get what I want this time" et "big mouth strikes again") pour me remonter le moral.

Bon voila... par cette petite histoire, je voulais poser quelques questions... Faut-il croire ce qu'il y a sur mon blog ? (Enfin sur les autres posts parceque celui-ci est bien évidement inventé. Ou seulement romancé peut-être... Ou peut être édulcoré, parceque ma maman lit ce blog, quand même... en fait, vous ne le saurez jamais) D'ailleurs quelle preuve avez-vous que je suis vraiment à Changchun ? Personne que je connaissais "d'avant" ne viendra me voir à Changchun et, sauf exception, je pense pas que je garderai des liens éternels avec les gens que j'ai connu ici.

Donc je peux raconter n'importe quoi sur la Chine, mes potes et mes copines... Bon en fait dans les autres articles je raconte des trucs qui se sont vraiment passé, ou que je pense vraiment, en en peu romancé pour enlever quelques difficultés techniques et pour rendre la lecture plus agréable, mais dans l'ensemble ça se passe comme ça. Maintenant il est évident que je ne raconte pas toute ma vie ici et que donc il y a un sélection dans ce que je dis... À ceux qui me demandent des détails sur ma relation conflictuelle avec les petites chinoises, il y a des choses qui n'ont pas leur place sur ce blog.

Friday, June 15, 2007

Macao, Luis de Camoes et moi

Comme promis, on va reparler de Macao et de ses poètes. Mais avant toute chose, j'aimerais m'assurer que tous mes lecteurs disposent des connaissances nécessaires à la compréhension de cet article : les gens qui connaissent et apprécient la poésie portugaise du XVIeme siècle peuvent sauter la lecture du paragraphe deux. Les autres feraient mieux d'y jetter un coup d'oeil.

Or donc, Luis de Camoès (1525 - 1580) est le "plus grand" poète portuguais. Un peu comme la Divine Comédie du Dante en Italie ou le Don Quichotte de Cervantes en Espagne, les Lusiades de Camoès c'est un ouvrage fondateur de la langue, de la culture et carrément de l'identité nationale portuguaise. Comme ils font pas les choses a moitié, les Lusiades c'est un poème épique qui raconte la glorieuse histoires du peuple portuguais qui fait des voyages dans tout le monde (Vasco de Gama, ca vous dit un truc ?) pour ourvrir des routes commerciales et tout et tout... C'est justement l'age d'or portuguais oú ils sont installés a Goa, Macao, tout ces bleds au noms exotiques... Bien évidement on raconte plein de trucs romanesques sur Camoes, entre autre qu'il aurait composé les Lusiades à Macao, mais bon ca parait historiquement un peu douteux... Bon pour la petite histoire mon papa m'a offert les Lusiades en version bilingue français / vieux portuguais (bah oui... il est comme ça mon papa...) mais avant de le vivre en vrai, j'ai jamais réussi à finir le chant 1. Parceque bon même si tout le monde dit que c'est super beau, ca reste de la poésie épique dans une langue que tu ne maîtrises pas... Il faudrait vraiment que j'ai le courage de lire ca en rentrant, et puis... ça a de la gueule de lire ça dans le metro...


Or donc, tous les poetes de passage a Macao après le XVIeme siècle (il y avait pas encore les casinos, donc il fallait quand même être un peu dérangé pour venir d'Europe à Macao...) étaient persuadés que la ville avait un gros potentiel poétique et ils ne se sentaient plus. Alors ils allaient au Gardim (le Jardin...) Luis de Camoes (celui où il y a la grotte dans laquelle il écrivait, si si je vous le dit, c'est marqué sur une plaque !) et là ils sortaient leur opinel et ils gravaient dans la pierre un petit truc pour dire qu'ils étaient super-content d'être là, que Macao c'est un coin vachement bien et que Camoes est le prince des poètes. Voici des photos, il y en a en anglais, en portuguais et un superbe en francais. (Le gars il devait avoir un peu de mal a enfiler ses bottes)

Patane lieu charmant et si cher au poète
Je n'oublierai jamais ton illustre retraite
Ici Camoens au bruit du flot retentissant
Mêla l'accord plaintif de son luth gémissant
Au flambeau d'Apollon allumant son génie
Il chanta les héros de la Lusitanie
Du Tage à l'urne d'or loin des bords paternels
De Bellone, il ceuillit les lauriers imortels.
Malheureux exilé cette émule d'Homère
Acheta son génie au prix de sa misère.
Il posséda au moins pour calmer sa douleur
le baiser de l'amour et les chants des neuf soeurs.
Lusus et le Chinois honorent sa mémoire
le temps qui détruit tout agrandira sa gloire.
Moi qui chéris ses vers, qui pleurais ses malheurs
J'aimais à saluer ses bois inspirateurs
Je visitais cent fois cet humble et noble asil
Dans ta grotte, ô Louis mon coeur fut plus tranquille.
Agité plus que toi je fuyais dans les champs
Et le monde et mon coeur, l'envie et les tyrans.


Au Grand Luis de Camoens, portuguais d'origine castillane
Soldat religieux voyageur et poète exilé
L'humble Louis de Rienzi, français d'origine romaine
Voyageur religieux, soldat et poète expatrié


Allez, un dernier mot sur les réjouissances littéraires qu'offre la ville de Macao. Ce qui est génial, c'est la juxtaposition des ecrits en portuguais (langue latine, donc que tu peux lire à voix haute et comprendre approximativement) et en chinois (et là, souvent, c'est juste beau à regarder). J'ai pas de statistique dans la tête, mais je pense qu' il y a très peu d'habitants de Macao qui parlent encore portuguais. Par contre à l'écrit, tout est doublé, surtout les vielles plaques de rues et autres enseignes de magasins. Donc sur tous les boui-bouis crasseux il y a marqué "estabelicimento de comidas" (ou de bebidas, si c'est un débit de boisson). Et ça, c'est la classe... Comme quand tu tombes sur le Garragem Wang Lin Foo (un garage tenu par un chinois, donc) ou le Gardim Infantil Nuok Pok. Bon voilà... allez à Macao, parceque Macao c'est beau.

Friday, June 08, 2007

La tragique histoire de GG, la petite Meilin et les "rouaille-jeun' "

Aujourd'hui je vais vous raconter une petite histoire, et par là même décrire une composante essentielle de ma vie sociale.

Alors, la petite Meilin, c'est une satgiaire qui a débarqué au Top Style (chez moi donc) il y a quelques mois. Elle a 19 ans et arrive le matin en petit haut super moulant et mini-short ultra court. Elle est très mignonne, quoi. Et elle parle pas un mot d'anglais, ce qui réduit d'autant le nombre des laowai du top style qui vont lui parler.

GG c'est un VIE (français, donc)ingénieur électricien. Alors lui il aime la Chine, il a des vrai compétences en chinois (ses performances au HSK (examen de chinois) font que le gourvenement populaire de la république de Chine lui offre un mois de cours intensif dans une université de Pékin cet été). En plus GG c'est un bon gars... vraiment un mec gentil. Disons que par rapport à lui, on peut dire que mes longs mois de solitude dans les plaines de la Mandchourie ont fait de moi un prédateur qui écume les bars à la recherche de sensation ethyliques et de chair fraîche. (bon maintenant si vous me prêtez autant de conquêtes que les vieux expat's du bureau, c'est votre problème. "Ah moi aussi si j'avais vingt ans je ferais pareil", m'avait dit PG le jour où on était allé au DJ music club avec les collègues et copines de ma prof de chinois, même si je pense qu'il ne pensait pas à la persévérance que je méttais à l'époque pour améliorer mon san dian shui (la clé de l'eau en trois points))

Bon bref... GG et meilin se sont rencontré le jour où je partais en vacances au buffet de l'inauguration de l'unité 2 du top style. Ils ont discuté un peu, juste assez pour qu'elle le trouve mignon et lui mignonne. Bon maintenant le problème de GG c'est qu'il est ingé électricien et comme on a plein de problèmes de cablage, il se tape des horaires de malades... et donc pas de temps pour lui. Or donc Meilin a dit à Grace, ma prof de chinois qu'elle aimait bien GG, et comme Grace et moi on a ça en commun qu'on aime bien les ragots, bah on a organisé un repas à nous quatre, un jour où on a eu une petite ouverture.

Ensuite GG a passé pas mal de temps (par exemple pendant notre weekend a Dalian) à écrire des textos à qui vous savez, puis à aller dîner avec elle. (sur ce coup là je l'envie parceque moi je devais payer pour avoir des cours de chinois au début...).

Je précise que Meilin c'est aussi une petite chinoise totalement inofensive, voire innocente, qui ne veut pas rester seule dans la rue le soir parcequ'il y a des "huai ren" (des "rouaille jeun' ", des gens vilains) (alors que bondans le centre ville, là où elle habite, je vois mal comment ça pourrait être plus sûr) et elle ne va pas dans les bars parcequ'il y a aussi des "huai ren" (ce en quoi elle n'a pas tout à fait tort).

Or donc la tragédie vient de ce jour où après diner, et alors qu'ils courraient sous la pluie pour la raccompagner chez elle, ils se sont tenus subrepticement la main (d'après GG). Mais tout ça a pas du tout plu au papa de la belle Meilin ("mei" c'est beau et "lin" c'est aussi beau, ils avaient bien anticipés les parents) qui les a apperçu par hasard.

Bah oui... ça te plairait que ta fille unique sorte avec des laowai ? Chacun sait que les laowai sont tous des pervers qui profitent des pauvres petites chinoises. D'ailleurs celles qui fréquentent les occidentaux sont toutes des filles de petites vertue, qui ne pourront plus jamais trouver un garçon respectable. En plus quand on sait que Meilin a 19 ans (en conséquence de quoi elle ne s'appartient pas, mais appartient à ses parents) et que GG en a 24, c'est circonstances aggravante (ce qui est tout à fait gerbant quand tu vois tous ces vieux chinois friqués qui sont avec des petites chinoises toutes fraîches).

(petite parenthèse perso : je ne suis pas sûr que le papa de Grace (24 ans) soit au courant, quand il l'appele sur le coup de 22h30 parcequ'elle n'est pas rentrée que sa fille traine avec un laowai. Enfin un jour je suis allé manger chez sa cousine, donc il doit savoir que l'élève de sa fille est un bon gars qui boit bien, même si c'est un laowai, mais il doit y avoir beaucoup de mensonge par ommission...)

Bref, le papa est allé voir le boss de Meilin au top style, qui a dit à Grace de dire à GG (par mon truchement) que bah non... c'était pas possible qu'il voit sa fille ou même qu'il lui dise bonjour en passant devant le bureau (la seule issue pour sortir...) ou qu'il lui écrive un texto. Tiens d'ailleurs j'ai lu ce matin le texto où elle lui explique que c'est plus possible. Enfin j'ai pas tout compris, mais ça sentait pas mal la violence symbolique et la résignation. Bon... et GG depuis il fait la gueule. Surtout quand on sait qu'il lui avait envoyé un texto plus tôt dans la matinée qui commençait pas "我想你" (je pense à toi). (Grace l'a vu "par accident")

Bref... ce que je voulais dire avec tout ça :

Il évident qu'il y a plein de laowai qui sont de gigantesques raclures, qui consomment les petites chinoises à la pelle et qui jettent tout de suite, parceque c'est trop dangereux de s'attacher à des gens en Chine quand tu as des enfants en Europe. (ou alors c'est juste des post-adolescents travaillés par leur hormones). M'enfin XYZ vous confirmera que le plupart des chinoise qu'il a connu (au sens biblique) sont marriées et ne font pas ça pour manger (même pas pour de l'argent). Mais c'est des petites mignonnes de 25 ans qui vont jouer les princesses dans les chambres d'hotels de luxe où on fout les expat, ou alors une matronne de 37 ans qui voulait un laowai expérimenté et romantique à son tableau de chasse. Enfin voilà... si tu vas dans les bars, tu trouveras pas les chinois les plus vertueux non plus. Je retrouve plus le lien vers cet article de blog qui parlait de ces filles de Shenzhen qui ont troi copains (dont un qui travalle dans la finance à Hong Kong et n'est là que le week end, et un laowai) parceque ça leur donne de la face devant leurs copines.

Bref... à cause de ça, tous les chinois ont une peur fantasmatique du laowai pervers, même si ils n'ont jamais vu un laowai ou plutot n'ont jamais parlé avec un laowai. Tous mes potes du top style, avant ce premier diner qu'on a passé ensemble, ils devaient être trouver impossible qu'un laowai puisse parler chinois (sauf à la télé), conaisse la bouffe chinoise et connaisse même Li Bai ! (le pire dans tout ça, c'est que j'ai plus lu sur la philosophie chinoise que eux tous réunis, parce que pour les trois quart d'entre eux, ils sont trop vieux pour qu'on leur ai dit que ça existe !).

Résultat, quand tu adresse la parole à un gars, il y a pas de problème. Dans les bars, les gros chinois t'offrent des bières, viennent danser avec toit et tout. Par contre quand tu t'adresse à un fille un peu traditionnelle, ça va tourner très court... Une fille qui vient de voir, soit elle est très intéressée par la culture occidentale, soit elle sait ce qu'elle veut... Dans un bar, il te faut pas longtemps pour décider dans quel cas tu es.

Bon voilà... mon geste métaphysique pour montrer aux chinois qu'on est un laowai, mais que a fortiori on est un homme avant tout, c'est de prendre mon vélo. Vous verriez la tronche des chinois qui hallucinent en voyant un laowai sur un vélo. Comme si on naissait dans les taxi ou les Merco Benz Benz Benz...