Monday, March 26, 2007

Où l'on apprends les vertues curratives du Pocari

Ce court post est une spéciale dédicace à pleins de filles super et de bons gars qui se reconnaitront.

Sur les conseil de CG (elle viens des mines de Nancy (et oui, personne n'est parfait)) qui le tenait d'un de ses potes basé à Hon-Kong, j'ai testé le Pocari Sweat (une boisson énergétique à base d'ions, très connue en extrême orient) comme remède contre la gueule de bois, et ça marche plutôt pas mal. Essayez pour voir, la prochaine fois que vous pouvez...

La Fraternisation de première espèce ou Partager du Deictique

Alors la fraternisation de première espèce, c'est quand tu kiffe les gens alors que (parceque ?) la seule chose que vous ayiez en commun c'est le fait d'être là (à un moment donné, s'entends). Bon là il faut un exemple...


A la relecture, les personnes sensibles, ma maman et les gens qui d'une manière générale voudraient garder un vision angélique de moi, devraient peut-être se dispenser de la lecture de cet article. Enfin ça reste soft, hein... les détails trash je les garde pour moi...


L'autre jour je suis allé au classic bar tout seul. Le classic bar, c'est un bar a Changchun où il n'y a pas trop de laowai, normalement (surtout dans la salle du haut). Aller faire les bars tous seuls c'est un peu la louse mais bon des fois, vous avez pas trop envie de passer une énième soirée avec les même gens (avec qui vous bossez et avec qui vous habitez...) mais vous feriez n'importe quoi pour ne pas passer la soirée tout seul a regarder votre troisième film de Tarkowski ce mois-ci...

Or donc, j'étais tout seul au classic bar... Je l'avais pas anticipé, moi j'y étais dans une optique de louse pure et dure, mais a posteriori, il est évident que quand tu es un laowai tout seul au classic bar, le premier chinois pas trop timide (c'est rare, cependant) va t'inviter a trinquer. Bon. C'est comme ça que j'ai connu Xu Kai. On a discuté un peu ; autant que mon niveau de chinois (il parle pas anglais) et le niveau sonore des bars chinois le permetait. On a pu discuter un peu plus le lendemain quand je suis allé picoler chez lui.

Ouai parceque quand je dis qu'on a parlé, c'est peut-être un peu prétencieux... on a du echanger autant d'idée que de "ganbei" (cul-sec, la manière de boire socialement). C'est marrant, le premier jour au Classic bar, j'ai cru qu'il faisait partie de la jeunesse dorée de Changchun (le fils d'un salopard de capitaliste ou d'un membre haut placé du parti) (bah oui, il avait un pote qui avait une belle voiture). Mais en fait c'est juste un pauvre petit chinois, qui travaille a l'usine automobile, qui a une petite femme dans un petit appart' avec des toilettes assez crades.

C'est aussi un gars qui a reçu un transfer de technologie et qui donc a vécu en Corée pendant six mois. Et de fait, il est super ouvert, c'est un des seuls chinois que j'ai rencontré qui débite pas les mêmes histoire sur les vilains japonais qui ont tué 30.000 étudiants innocents à Nanjing en '39.

Enfin voilà, je sais plus trop ce qu'on a raconté, mais (l'alcool aidant) j'ai passé deux super soirées a discuter avec un chinois et ses potes alors que, a priori, on n'avait pas grand chose en commun, à part /le fait d'être là/.

Et... c'est là que ça devient un peu cruel, la fraternisation de 1ere espèce, c'est que c'est ephémère... On se rends assez vite compte que se rencontrer a nouveau ça va être assez compliqué... Moi j'habite les beaux quartiers et lui un hutong crasseux près de l'usine, je sais pas ce qu'il faisait au classic bar ce soir là, mais il doit pas y aller souvent (moi non plus). L'autre jour je reçoit un texto de lui, qui venait de finir son boulot avec l'équipe de nuit et euh... non je ne pouvais pas aller picoler avec lui parce que j'avais ma journée devant moi. Ah... et puis, non, je ne veux pas non plus aller 玩儿 (wan'r "Ouan're", m'amuser) avec des 美女 (mei nü "meille nu", des jolies filles), même si c'est pas cher et même si tous les chinois font ça, je suis pas encore suffisament chinois.

Enfin voilà... tout ça pour dire que la fraternisation de première espèce c'est assez compliqué. D'ailleurs bien souvent tu n'as pas du tout envie d'avoir a gérer une situation comme ça où tu veux à la fois passer un bon moment, fraterniser, et conserver ton intégrité physique, financière (enfin c'est safe, la Chine, je pense, surtout quand tu cherches a fraterniser) et morale, alors que tu es tout seul et un peu bourré dans un pays dont tu ne maîtrises pas la langue.

La Fraternisation de seconde espèce ou l'Internationale des laowai

(Bon alors, je sais, ça fait longtemps que je vous ai pas écrit. Mais je suis en train de préparer plein de bonnes choses sur ma vie sociale et les gens que je rencontre dans des circonstances diverses et variées. Il me faut juste un peu de temps et de motivation pour publier ça. )

On va commencer par la description d'un phénomène que j'avais déjà vécu au Japon. C'est la fraternisation de seconde espèce. Celle où tu deviens super pote avec les gens au premier regard parceque tu as l'intime conviction que c'est des bons gars parceque tu sais qu'ils sont venue ici /pour les mêmes raisons que toi/. Je vais tout de suite donner un exemple.

Immaginez que vous êtes dans un coin paumé de la Chine, genre la cambrousse ou un hutong crasseux. Typiquement, le genre d'endroit où ils ne voient pas des laowai tous les quatres matins. (mais toi, le laowai, tu es quand même là, parceque tu essaye /d'être/ chinois). Bon maintenant, immaginez que contre toute probabilité, tu tombes nez à nez avec un autre laowai (un gars qui a une tête de vieil ingénieur allemand ou d'étudiant américain, par exemple). Alors, tous les deux, vous avez un petit sourire qui dit "ah, toi aussi...". P'tet même que vous allez vous adresser la parole en anglais "tu viens d'où ?"

Bon alors, vous voyez de quoi je parles ? Si tu fais la queue dans le froid pendant 3 heures un dimanche matin pour aller voir un film de Tarkowski, bah tu sais que tu partage beaucoup avec les gens qui attendent avec toi, même si tu ne les a jamais vu. Et je dirais même que, pour tout un tas de raison, c'est p'tet des grosses raclures, mais là, pour autant que tu puisses en juger, bah c'est des bons gars...

Je parlais de la difficulté de rencontrer des gens qui sont venu pour les mêmes raisons que toi (à savoir, parler un peu chinois, parler avec des chinois, manger chinois, vivre un peu a la chinoise, quoi). Bon bah a Changchun c'est un peu compliqué, quand même... Entre les gens qui n'aiment pas les Chine mais qui sont venu gagner de l'argent, ceux qui sont venu parceque les filles coutent moins cher ici que chez eux et ceux qui de toute façon avaient pas le choix, ils n'en restent plus beaucoup de motivés pour des expériences un peu exigentes... (enfin chinoises, quoi)

Mais parfois ça fait du bien de voir qu'il y a des gens qui sont dans la même galère que toi. Le gars que tu croises dans ton hutong crasseux. Comme ton frère, tu ne sais pas tout ce qu'il a vécu ; mais come ton frère, tu sais ce qu'il a vécu pour en arriver là, et ça suffit pour créer des liens.

Bon voilà... dit comme ça, j'ai l'impression que ça tombe un peu a plat... Pourtant en vrai, ça fait toujours plaisir... Et puis hein bon, si vous voulez des sensations fortes, arrêtez de lire mon blog et allez vous amuser dans le monde réel. Enfin bon, vous verrez la prochaine fois, la fraternisation de 1ere espèce c'est vraiment un truc qui déchire.

Friday, March 09, 2007

On the Road Again: Le Virage a gauche et le l'Embouteillage irrésoluble

Voilà un post pour completer la description des mes aventures en taxi. Je vais donc vous présenter deux concepts très chinois, que je n'ai jamais retrouvé ailleurs.

1) Le Virage a gauche:
Etonnament, les moments les plus rock 'n roll que j'ai passé à Changchun, ce n'était pas en me frottant à de petites chinoises au San Marco (un bar à expat' et à petites chinoises). C'était aux côtés d'un chauffeur de taxi, à la place du mort, pendant des virages à gauche. Pour mémoire, le virage à gauche dans les pays où on roule à droite, c'est celui où on coupe la route aux voitures qui viennent en face. Je me souviens très bien que la première fois que j'ai conduit avec mes parents il se moquaient de mes virages à gauche parceque je faisais ce que l'auto école m'avait dit de faire, à savoir prendre la trajectoire la plus extérieure possible pour ne pas gêner les gens qui arrivent en face (même si au moment du virage à gauche, il n'y a personne qui arrive en face.)

Bon... en Chine je ne sais pas ce que disent les auto-écoles (d'ailleurs, j'ai vu une seule auto-école en 6 mois de Chine... p'tet que je sais pas reconaitre les auto-écoles ou les voitures-école, mais bon, il ne doit pas en avoir des masses) mais le virage à gauche local est assez corsé. Bon déjà ils ont des systèmes de feux rouges pourris qui font que quand tu traverse avec le petit bonhomme vert, il y a quand même des voitures qui peuvent te tomber dessus (quand justement ils font un virage à gauche ou a droite). Et puis au fait pour que vous voyiez bien... ils n'ont que des carrefours "perpendiculaires" comme aux états-unis.

Alors imaginez un peu la situation: tu est sur la file de gauche avec ton clignotant (ou pas). A l'instant T0 le feux passe au vert pour tes potes de la file de droite qui vont tout droit, pour toi qui tourne à gauche /et/ pour les gens qui viennent d'en face (et aussi les gens qui viennent d'en face et tourne à droite (donc à ta gauche...) donc vont au même enroit que toi.) Bon il faut bien comprendre la drame de la situation : si tu n'arrive pas à prendre la rue de gauche avant que le gens d'en face arrivent, ils vont te bloquer et tu sera comme un con au millieu du carrefour. Il faut donc que tu démarre au quart de tour et que tu impose le physique pour t'assurer de pouvoir tourner à gauche. La solution la plus simple consiste à, dès l'instant $T0 + \epsilon$, te mettre sur la voie de gauche et a rouler à contre sens pour obliger les gens qui arrivent en face à te laisser passer.

Mais bon les gens en face, ils veulent bien te laisser passer mais il faudrait pas trop les ralentir quand même, alors généralement ils te laissent juste un tout petit espace pour passer. Au final, le virage à gauche, ça reviens à foncer à contre sens vers un espèce de mur de phares et de pare-chocs, et au dernier moment à tourner à gauche...

2) L'Embouteillage irrésoluble.
Je ne sais pas trop comment se forme les embouteillages irrésolubles (EI), je vais essayer de l'expliquer ici. En tout cas, c'est la preuve que les chinois ont un peu du mal avec la courtoisie et la vie en société, et que d'une manière générale leurs comportements collectifs ne sont pas guidés par une "intelligence des masses". Bon, je pense que quand tu te rends compte que tu es dans un EI, il est déjà trop tard. Ou alors si tu as plus de chance tu arrives de l'extérieur et tu vois l'EI. C'est facile, un EI c'est assez bruyant.

Imaginez un gros carrefour dans une ville chinoise populeuse. Un EI c'est quand un groupe de voitures est au centre du carrefour, agencé de telle sorte qu'il est géométriquement impossible à qui que ce soit de bouger. En fait ça doit partir d'un gars qui veux être plus malin que tout les autres et qui grapille quelques secondes de feu rouge, ou quelques centimètres de voie à contre sens. Bref, qui est là où il ne devrait pas être.En représaille, les gens qui auraient dû légitimement être à la place du squatteur décident eux aussi de passer outre le cours normal des opérations et se foutent à un endroit où ils ne devraient pas être. Dans un deuxième temps il y a des gens qui arrivent légitimement sur les lieux du drame et qui bien sûr, confiant dans leur bon droit, ne vont pas céder le passages aux squatteurs...

Généralement après un instant de flottement et quelques démonstrations de ronflement de moteur ou de pare-buffle, on arrive a trouver un enchainement de manoeuvres non-standards qui satisfont tout le monde et debloquent la situation. Je pense qu'il existe un debit critique au dela duquel le flot des voitures qui veulent chacune faire leur manoeuvre non-standard pour avancer de deux centimètres empêche les choses de bien tourner. Bref, les gens qui étaient là sont toujours là et en plus ils sont bloqués par les gens qui viennent d'arriver. Tout le monde klaxonne pour manifester son mécontentement et ça fait un beau bordel... Généralement, à ce moment là, tu descends du taxi... ah oui parceque je peux pas vous raconter non plus la fin de l'EI...je n'en ai jamais vu, mais force est de constater que ça doit exister...

Wednesday, March 07, 2007

如果你也是心儿碎/陪我喝一杯/我要美酒加咖啡/一杯再一杯

(je sais, ça fait longtemps... spéciale dédicace a ceux que j'ai raté(es) lors de mon bref passage en Europe...)

Alors... le titre de l'article est "ruguo ni ye shi xiner sui/ pei wo he yi bei/wo yao meijiu jia kafei/ yi bei zai yi bei" c'est à dire qqchose comme "Si toi aussi tu as le coeur brisé / accompagne moi pour le prochain verre / j'ai envie de "mei jiu" et de café / un verre après l'autre". Le "meijiu" c'est du jiu, donc de l'alcool qui est mei (joli, beau). Il semble que cela soit plutot du vin rouge (oui... avec du café... bref...)

Les meilleurs d'entre vous auront surement reconnu "mei jiu jia kafei", l'énorme tube popularisé dans les années 70 par Teresa Teng. Ca parle d'une fille qui s'est fait plaqué et qui veux picoler parce que de toute facon, elle s'en fout de savoir avec qui son homme est parti. Et puis comme c'est une fille qui a la classe, elle boit pas n'importe quoi, elle boit du "meijiu jia kafei"

Bon... je ne vous raconterai pas les circonstances qui m'ont un jour amené a faire un karaoké avec deux chinoises et un français. Quelqu'un avait chanté cette chanson et je me souviens que c'était génial : je comprenais ! (enfin pas tout mais presque). Bah oui, ça parle de fille, d'alcool et de coeur brisé : trois notions que je maitrise en chinois (pour pouvoir faire mon lover de français en société...).

Bon et il se trouve que je suis retourné chez les parents de mon homologue chinois (le vieux gars... je vous en avait parlé). Ses parents me kiffent grave (bah oui, c'est pas tous les jours qu'on peux recontrer des français à Changchun...) alors à chaque fois, ils me font une soirée gastronomique thématique. Là c'était nouilles maison (avec entrainement à la production artisannale de nouilles) et biere américaine. Pas mal du tout. Et puis finalement j'ai reconnu "meijiu jia kafei" et alors là ils ont encore dit que j'était très intelligent et au final, je leur ai emprunté le CD.

Et donc là je suis en train de découvrir l'oeuvre de Teresa Peng, emaillée de vrai morceaux de fausse disco chantée en chinois, ainsi que des recitals en chinois genre musique de western avec orchestre simili mexicain. Sinon il y a aussi des trucs typiques. Enfin bon je trouve ca typique mais en fait j'en sais rien...