Thursday, January 25, 2007

"Que sont mes amis devenus / que j'avais de si pres connus / et tant aimé"

Juste un petit post repondre aux differents commentaires sucites par mon avant dernier post. (commentez, commentez, ça fait du bien de se dire qu'il y a des gens qui lisent ce que j'ecris, et qu'il y a des gens qui pensent a moi...)

_Pour les Séco en période d'après mandat : Je vous kiffe tous... c'est gentil d'avoir pensé a moi... j'aurais bien aimé continuer l'aventure jusqu'au bout, mais bon, on peut pas tout avoir... Rendez-vous en septembre pour quelques sessions Serpillère Revival

_Pour Nicolas, mon illustre prédécesseur, sinisant (qui parle chinois) et sinophile (qui aime les petites chinoises (ou plus précisement une grande chinoise, si j'en crois les photos qui sont restees sur mon ordinateur professionnel)) : flatté de t'avoir parmis nous

_Pour les gens qui m'ont envoyé une carte de voeux avec les Dessous de la Taupe : Vous aussi je vous kiffe tous. Ca fais plaisir d'avoir des nouvelles... par contre ça fait moins plaisir de voirla tronche des Dessous de cette année... M'enfin... ils pouvaient pas être aussi bons que les notres...

Bon, maintenant, les choses sérieuses...

_Pour Yu et Romain : Je suis peut-être un peu violent dans mes critiques des chinois, mais il faut pas faire attention, c'est comme à l'époque où je deprimais, c'est pour exorciser tous les trucs qui vont pas... Je me permettrais pas de juger trois milliards de chinois d'un seul coup (en fait euh... Romain, ils sont un peu moins que ça...). Il est clair que, au vu de mon experience Changchunienne, je n'ai pas trop envie de faire ma vie en Chine (mais c'est dingue... des fois tu rencontres des occidentaux qui ont des parcours complètement dingues et qui finissent accrocchés à des petites chinoises dans des bled paumés comme Changchun (que même YZ07 (non... pas YZ07+1) me disait de trouver un stage a Shanghai ou Beijing mais pas Changchun...) et quand tu leur dis "t'es ici depuis 5 ans, mais comment tu fais ?" ils répondent "bah... c'est la Chine...") mais bon, même si je sais que mon Romain est toujours excessif, je ne peux pas accepter des commentaires comme "Moi ton blog il me fait tellement déprimer sur le genre humain des fois...".

Ce qui me fait déprimer sur le genre humain, c'est l'état des toilettes après un boom et le comportement des certaines personnes lors de ces soirées. Le fait que dans notre pays, on a mis des centaines d'années a acquerir tout plein de droits et de libertés, et que certains s'en servent pour ****** et ***** et aussi ***** en soirée. Quand j'essae de trouver des formules diplomatiques pour dire que le Chine est un pays en developpement, c'est pas des blagues, ils ont d'abord leur esprit a developper... mais quand je vois ce qui se passe dans les pays developpés, ça me fait pas marrer...

Et puis bon... apres on rentre dans des debats historiques et philosophiques : les chinois en tant qu'individus et en tant que groupe, sont ils responsables de la façon dont ils sont gouvernés ? sont ils responsable de l'état de leur société. Exemple : dans la rue, il y a plein de crachats congelés (bah oui... il fait -10... à certains carrefours, il y a même des plaques de jus de poubelles congelé... sur 10 m2... c'est que du bonheur...). Le crachat, c'est un art en Chine. Socialement tu as le droit d'aller chercher des trucs qui sont coincés très loin au fond de ta gorge, avec tout le bruit et la fureur que ça impose. Au debut, quand je voyais une migonne petite chinoise qui se raclait la gorge et qui posait un gros truc sur le plancher du restaurant, ou dans la poubelle du centre commercial... ça me brisait le coeur... Bon allez... j'arrête de faire le malin, parce qu'il y a plein de chinois qui trouvent ça tout à fait dégueulasse et qui ne le font pas...

Bref... vous l'aurez compris, les chinois ils sont comme tous les autres : y'en a des bien, y'en a des vilains. Ce qui est flippant, une fois qu'on est arrivé à cette conclusion, c'est que les chinois vraiment bien, les chinois qui ont du chien, ceux qui réflechissent un peu sur leur culture et leur société, les chinois pour qui j'ai pu developper une certaine affection... c'est des chinois que j'ai rencontré en Europe, où du mois qui étaient allé faire un tour en dehors de Chine. (c'est incroyable de le nombre de chinois qui (surtout passé la trentaine) ont une très bonne connaissance de l'anglais ou d'autres langues et de la culture occidentale alors qu'ils ne sont jamais sortis de Chine. Resultat ils sont capable de te sortir les pires enormités sur des sujets sensibles...)

Bref... tout ça pour dire qu'il est difficile de s'extraire tout seul qui milieu qui t'as formé... Mouais... bof... je dois être fatigué... je vais dormir...

Saturday, January 20, 2007

QQ et son pseudo test de Turing

Une fois n'est pas coutume, je vais faire un post sur des problemes de geek. Cela s'inscrit dans une démarche plus globale visant à montrer que les chinois sont differents de nous (nous les français, pas nous les geeks), mais quand même, ça va parler de grosse babasse...


Vous connaissez QQ ? ("kiukiu", à l'anglaise...) C'est le logiciel de messagerie instantanée (comme msn, icq, skype...) le plus utilisé en Chine. A priori, il s'intéresse pas trop marché extérieur à la Chine (pour les raison que je vais exposer plus loin), mais sur le marché chinois, c'est le leader. Dans un pays où les serveurs de msn sont pas toujours accessibles, tous les d'jeunes ont ça. L'internet chinois est tellement noyauté que ils ont plein de sociétés chinoise qui proposent les même services que les grands classiques occidentaux (avec la censure en plus) mais qui s'adressent uniquement aux chinois. Z'avez déjà entendu parler du moteur de recherche baidu? Bah ils utilisent tous ça, et pas google. Pour en revenir à QQ, c'est vraiment un phénomène de société, qui a des extensions de chat par téléphone portable et tout et tout. Il y a toujours plein de numeros de QQ qui défilent dans certaines émissions de télé, sans que j'arrive à comprendre pourquoi. Il y a même un constructeur automobile qui a voulu surfer sur la vague et a appelé sa son modèle "QQ". (qui a dit que les chinois avaient une résistance quasi-nulle face au marketing, même le plus grossier ?). Bref, voilà pour QQ.

Vous connaissez, le test de Turing ? C'est une notion d'informatique théorique (ainsi nommée en hommage à Alan Turing, qui a développé pas mal des concepts de l'informatique actuelle dans les années 40, à une époque où il n'y avait pas du tout d'ordinateur) qui décrit un test capable de différencier une intelligence humaine d'une intelligence artificielle. Dans la version originale, c'est un gars qui discute, par petit bouts de papier interposé avec un autre gars et un ordinateur, il ne sait pas qui est qui, dans une autre pièce. Il leur pose plein de questions embarrassante et selon les réponses de l'un et de l'autre il doit trouver qui est l'humain et qui est la machine. Vouloir creer et implementer un test de Turing qui marche vraiment, ça conduit à se poser des questions très philosophiques. (bah ouai, pour faire la différence, c'est facile, l'homme a une âme, mais pas la machine...). Bon, voilà pour la notion théorique...

En pratique, les systèmes d'intelligence artificielle actuels sont pas suffisament bons pour nécessiter des vrais test de Turing, mais il y a quand même quelques applications pratiques, comme la lutte contre les robots qui parcourent internet. Si vous voulez rajouter un commentaire sur mon blog, il va falloir que vous arriviez à dechiffrer la serie de lettres un peu déformées qui s'affiche sur une image et que vous la recopiez pour validation. Bah ça c'est un test de Turing, qui permet d'éviter que des machines viennent mettre de la pub pour du viagra sur mon blog. En fait c'est un pseudo test de Turing, parce qu'un vrai test de Turing est administré par un humain, et là c'est une machine qui valide mon status d'humain. Par ailleurs, c'est pas un très bon test de Turing parcequ'il doit être assez facile d'écrire un programme qui reconnaisse ces caractères, donnant l'illusion qu'il sait lire comme un humain.

Si vous êtes un habitué d'internet, je ne vous apprends rien, mais à chaque fois que vous faites une action sur internet, qui abouti à l'utilisation de ressources dans le monde physique (typiquement création d'adresse mail, ou de compte de messagerie) vous passez un test de Turing, parce que les gens gèrent les ressources physiques ont pas du tout envie qu'un robot crée 10.000.000 d'adresse en 1 minutes et fasse planter les serveurs... Généralement c'est basé sur de la reconnaissance de caractère, ou du "envoyez un mail en cliquant sur ce lien".

Vous voyez le lien avec QQ maintenant ? Pour créer un compte QQ, le test qui discrimine l'humain du non-humain, c'est de la reconaissance de caractères chinois. Bon, je sais, c'est de l'impérialisme intellectuel de dire que c'est plus normal de reconnaitre des caractères latins (qui sont malgrès tout plus universellement utilisés que les caractères chinois, puisqu'ils sont même utilisés par les chinois !) que des caractères chinois. Mais bon, je trouve que ce n'est pas une preuve d'ouverture d'esprit (ou d'ouverture tout court) que faire des trucs comme ça à un outil internationalisant comme internet.

Bon voilà... pour finir en dépassant les considérations philosophiques ou triviales sucitées par ce problème, je finirai en disant que, le jour où j'ai voulu créer un compte QQ, j'ai dû demander à un chinois de convaincre le serveur de QQ que j'étais bien un humain.

Friday, January 19, 2007

La fapiao et le ruguo

Alors aujourd'hui, j'ai plutot envie d'être méchant avec la Chine et les chinois, et je vais parler un peu de ce qui se passe dans la vraie vie des vrais chinois (par exemple, ceux qui habitent dans les hutong crasseux au pied des buildings de Shanghai (ou de mon immeuble)). Juste histoire de dire que la Chine-avec-sa-croissance-à-deux-chiffres, c'est aussi un pays qui a beaucoup de traits qu'on retrouve dans les pays en développement (sans parler de tous ceux qu'elle a en commun avec les dictatures militaires). Je vais donc parler de la fapiao et du ruguo (pour ce dernier, je ne garantie pas l'orthographe, même en piyin)

Alors... sans vouloir faire de la théorie du contrat social de magazine féminin, l'Etat, c'est un gars qui te pique plein de sous et qui en échange met à ta disposition des infrastructures et des services qui servent l'intérêt général. Par exemple, l'Etat chinois rase tous les vieux hutong crasseux de Beijing et construit des hutong propres avec des toilettes flambantes neuves et qui sentent la violette, de telle sorte que les visiteurs étrangers des jeux de 2008 ne soient pas frappés de crise d'apoplexie quand ils auront envie de faire un petit pipi en visitant la tour du tambour. (je pense que des que les jeux seront finis, les toilettes anciennement neuves de Beijing retrouveront le niveau apocalyptique des toilettes publiques du reste de la Chine). Bref... dans les pays qui ont developpé un état de droit, et qui sont gouvernés selon de principes de transparence et de rationalité (ou du moins, le prétendent), l'état a developpé plein de moyen subtils pour prendre des sous aux gens. Comme les taxes et impots directs, c'est un peu voyant, on peut creer de taxes et impots indirects. Par exemple,la TVA, qui permet de s'en mettre plein les tirroirs à tous les étages, et qui permet aussi de meubler les cours de comptabilité des école des ingénieurs qui sont, comme chacun sait, l'élite de la Nation. Bon bien sûr, ça demande de la bonne volonté des gens et des entreprises et un peu de logistique de la part de l'état pour controller les petits malins qui veulent attenter à l'intérêt général en gardant leur sous pour eux, mais je suis sûr que dans des états qui assurent la sécurité des bien et des personnes, qui construisent des hopitaux et des écoles, les gens bien ont pas trop mal au coeur de payer.

En Chine, c'est pas pareil. En Chine, c'est différent. Je connais pas trop bien la fiscalité chinoise, j'ai juste une fois discuté avec le directeur financier du projet (un chinois diplomé d'une école de commerce renommée de Lyon et qui a bossé pour une banque chinoise rue de l'Opéra), il m'avait dit que le statut juridique du bureau de Beijing était un truc assez spécial qui les obligeaient (ou leur permettaient) de faire plein de trucs non-standard... Bref, moi je connais la fapiao alors je vais parler de la fapio.

La fapiao, c'est de la taxe en barre... Le commercant va acheter ses marchandises chez le fournisseur, mais pour payer ses taxes, il va dans une administration (chépa laquelle) et il achète des fapiaos. La fapiao, c'est un bout de papier avec un tampon officiel rouge, qui a une certaine valeur (c'est marqué dessus, c'est par exemple une fapiao de 5 yuan, ou de 50 yuan). Quand tu achètes un truc tu peux (ou si tu es un bon citoyen qui veux que l'état ait de l'agent pour payer les généraux qui tuent des enfants, oups, pardon ! les écoles sortir les enfants de la misère, tu /dois/) demander la fapio. Comme ça, au bout d'un moment, le commercant a plus de fapiao et il doit redonner de l'argent à l'état pour réavoir des fapiao. Brillant, non ? Ca se complique quand on sait que le commercant, qui est un agent rationnel (et qui veut donc maximiser son profit), n'a pas du tout envie de donner son argent à l'état (surtout pour avoir des fapiao, qui ne sont en fait que des bouts de papier...) Par exemple, des fois, quand je demande une fapiao (moi qui peut pas mettre de baffe à un commercant chinois ou juste lui dire que c'est un gros con d'ordure de salopard de capitaliste), on me dit qu'il y a plus de fapiao ("meiyou fapiao"). Là où c'est facheux, c'est que si j'ai pas de fapiao, je me ferais jamais rembourser par le comptable du projet...

L'histoire de la fapiao pourrait s'arrêter là, mais non ! les commercant cupides et l'état qui prends aux gens pour donner aux gens, faisant preuve chacun d'une remarquable faculté d'adaptation, ont chacun développé des techniques qui servent aux mieux leur intérêt. Par exemple il y a plein de restaurants dans lesquels, si tu ne demande pas de fapiao, on te fais un petit cadeau (tu repart avec une bouteille de coca, ou une tirelire en cochon ou une peluche toute mignonne que tu peux offrir à la petite chinoise qui t'accompagne (héhé... la classe...)). Voyant ça, l'état décide de contre-attaquer en faisant lui aussi appel à la cupidité gens... En fait certaines fapiao ne sont pas seulement des bouts de papier... c'est des jeux à gratter ! Tu peux gagner 20 000 yuan (2000 euros) en grattant le code secret de ta fapiao. Bon perso j'ai gagné une fois deux yuan... mais bon dans le fond c'est super malin !

Alors maintenant, attention lecteur, prépare-toi et accroche-toi à ton slip, paske ca va décoiffer... Voilà voici un extrait de ma discussion avec le mec qui m'a appris le coup du cadeau-qui-remplace-la-fapiao :

moi : "waouw, c'est super malin le coup du cadeau"
lui : "bah non, c'est juste l'exercice de nos droits en tant que consommateur"

Le gars qui a dit ça, son fond d'écran, c'est la photo d'un ancien premier ministre de la Chine, alors j'étais un peu étonné qu'il considère que truander l'état, c'est "exercer son droit en tant que consommateur". Mais le mieux, c'était la fierté avec laquelle il revendiquait ses droits de consommateur ! C'est quand même complètement dingue d'être dans un pays où les gens ne revendiqueraient jamais leurs droits en tant qu'humains (eu... disons... echapper à l'arbitraire de l'état ou des ses représentants, des trucs comme ça) mais sont des consommateurs. Moi, ça me fait flipper...

Et là, on arrive au ruguo. Alors le ruguo c'est un papier officiel, une sorte de carte d'identité ou de passeport. La différence avec une carte d'identité, c'est que c'est les autorités du lieu où tu habite qui le gardent... En fait, à la base, c'est fait pour éviter l'exode rural. Bah ouai... si ton ruguo est dans ta cambrousse, tu va pas venir en ville, parce que tu ne pourra pas y avoir d'existence légale (tu peux pas te marrier, pas travailler officiellement...). Par exemple Y (une petite chinoise) qui veux aller passer des vacances aux Philipinnes avec son copain francais (ils bossent tous les deux pour W et ils sont tous mignons), doit repasser dans sa ville natale de Z pour faire un passeport avec son ruguo qui est la-bas... Bon c'est beau tout ça, mais vous aller pas me faire croire que les gars qui dorment sur les chantiers (et les filles qui bossent dans les salons de hum... massage) ils ont sagement attendu que l'administration de leur patelin leur ai donné le droit de partir... et puis, une fois qu'ils y sont, ça doit être super pratique pour se défendre contre les citadins employeurs peu scrupuleux, quand tu as pas le ruguo de la ville...

Bref, voilà pour la liberté de mouvement en Chine.


Tiens, tant que je suis en forme, je crois que je vous avais pas raconté la fois où, à la sortie d'un bar, deux jeunes occidentaux avec qui on sortait, chahutaient, faisaient semblant de se battre et tout et tous. A un moment, y'en a un qui est projetté un peu violement contre la portière d'un taxi qui attendait là. Le taxi sort, d'un air outré, "mais regardez ce que vous avez fait à a portière !" Bah oui, effectivement la portière est pourrie et trouée, mais elle l'était bien avant l'incident... Le gars comence à faire un scandale qui attire bientot pas mal de monde (y'a du monde à la sortie d'un bar...). Sur ce les flics se ramènent. Oh ? des dommages causés par des occidentaux ? y'a surement un peu de fric à se faire... Le problème c'est que les flics ils peuvent pas prendre des occidentaux comme ça (quand je vous dis que je suis un sur-homme). Bah, pas de prolème, ils prennent en caution un chinois qui fait partie de notre groupe (comment ça, il a rien à faire dans la sauce ?). Voyant ça, on s'est dit que ça serait plus sympa si on laissais un occidental aller au poste accompagner le chinois, juste pour voir que tout se passe bien... C'est'y pas une belle histoire ?

Thursday, January 04, 2007

外国不是国家知道吗 ?

"waiguo bu shi guojia, zhidao ma ?". Ca veux dire "attends, tu sais, l'etranger, c'est pas un pays". Ca passe mieux en chinois, ou on pourrais croire que l'etranger (外国, waiguo) est un pays (国家 guojia) au même titre que 法国,美国,德国 (faguo, meiguo, deguo, resp. la France, les etats-unis et l'Allemagne). Ca passe meiux aussi quand tu sais que l'auteur de cette phrase a 7 ans et qu'il corrigeait son copain de 5 ans qui avait dit que je venais sûrement de 外国,l'etranger. Avant de vous expliquer comment je me suis trouvé des 小朋友 (xiaopengyou, litteralement des "petits amis" au sens chinois de "amis qui sont des petits enfants". C'est assez bizarre comme concept... vraiment un truc de pays à enfant unique...) encore un mot sur l'etranger...

(spéciale dédicace à tous (?) mes lecteurs japonais et en particulier FL&YS). 外国 waiguo, c'est littérallement le "pays de l'exterieur", c'est à dire tout ce qui est en dehors de ton pays. Le gars qui habite le waiguo (le 外国人 , waiguoren, donc) c'est le barbare... celui qui ne partage pas ta civilisation. Si je parle de ça c'est que le "mec qui viens pas de chez toi" c'est un concept tellement fort et central que c'est un des rares mots qui sont passés tels quels (enfin, a l'ecrit...) du chinois au japonais. Par exemple, il y a des gens comme moi qui n'ont vraiment pas de chance et qui sont a la fois des 外国人 waiguoren (non-chinois) et des 外国人gaikokujin (non-japonais).

Bon... l'histoire de mes 小朋友 (et de leur parents) commence sur les pistes de ski... Le premier et le deux janvier, profitant de nos congés du nouvel an (i.e. travailler le samedi et le dimanche pour pouvoir partir le lundi et le mardi...) nous sommes partis, avec des chinois et des français, faire du ski. Pres de Changchun, il fait froid, alors il suffit de prendre un colline un peu haute, de la retailler un peu, de soupoudrer de neige artificielle et tu obtiens une station de ski... Le premier jour, c'etait un peu ridicule : une piste courte en ligne droite pour les debutants... (ça coutait 10 euros la journee) Je precise que mon experience du ski se limite a ma classe de neige en CM1 mais bon a la fin de la journee je m'embettais un peu... Le deuxieme jour, on est allé dans une station plus sérieuse et côtée, puisque dans dix jours elle va acceuillir les jeux asiatiques d'hiver (guettez la télé en chinois, vous y verrez Changchun...). Bon les pistes devaient être ridicules au vu des standarts internationaux, mais suffisantes pour me permettre de tester des techniques de freinages non-standards (avec les genoux, avec les coudes, avec les gencives...). Bref... mon manteau (une doudoune chinoise, comme tous les chinois ont, donc pas super cher, ni super solide) avait des trous et perdait ses plumes... Bref... il fallait que je fasse quelquechose.

Alors je suis allé dans cette petite echoppe près de chez moi (j'avais vaguement compris qu'ils lavaient des vêtements et qu'ils pouvaient te faire des retouches ou travaux de couture...). Bref, je rentre (et comme a chaque fois que je rentre dans un boui-boui, on me regarde "mais qu'est ce qu'il vient faire chez moi celui-là, il s'est gourré de porte ?") et j'essaye d'expliquer et de montrer mon probleme... Bon voilà... la madame commence a reparer les trous dans mon manteau, et puis le monsieur commence a voir qu'on peut parler un peu avec moi. Et puis je fais connaissance avec le fils de la maison (5 ans) et de son pote (7 ans) et de sa nièce (14, au jugé, qu'il traite comme sa servante...). Les petits braillent, courent partout et font les fous. Il y en a un qui sait compter en anglais jusqu'à 17 (ensuite, c'est un peu dur...). Je lui demande de m'écrire un mot (la montre) et il m'écrit les caractères les plus magnifiquement dessinés que j'ai jamais vu (même ma première prof de chinois, maitresse d'école de son état, les faisait pas aussi beaux). Entre deux braillements, je raconte ma vie au monsieur...

Finalement, il me dit qu'il me kiffe et il envoie sa nièce acheter des bière et 菜cai (des plats, des trucs a bouffer). Et il me fait boire et il me fait bouffer... Je sortais de mon restau japonais où j'avais bien mangé alors on a répété cinquante fois l'échange suivant : (ouai, les chinois, ils ont pas peur de répéter cinquante fois la même chose, même lorsque de toute evidence, la situation est bloquee...)

Lui : vas-y, mange
Moi : je suis gêné (不好意思), j'ai déjà trop mangé, mais c'est tres bon (je mange une cacahuete)
L:不用客气 (pas besoin d'être poli (bah ouai, on est super pote, donc pas besoin d'être poli, alors arrête de dire que t'es gêné)). vas-y mange.
Moi : (je mange un tout petit bout de patate sautée dans la sauce de soja) vraiment j'ai bien mangé... allez, on trinque !

Bref on a bu deux litre de bière a deux, pendant le temps que mon manteau soit réparé... M'enfin bon, on a aussi parlé... il m'a parlé d'un de ses potes qui tiens un magasin de sacs (ou p'tet que j'ai pas compris...) a Paris. Il m'a remercié d'être in ingénieur qui viens apporter aux chinois les technologies qui leur permettront de depasser les états unis, ils a raconté pleins de conneries qui disaient que les enfants en France étaient plus intelligents que les enfants chinois (ou alors j'ai pas compris, mais là je crois que j'avais compris, il y a des chinois, si tu les laisse parler, je pense qu'ils sont capables de te sortir les pires conneries racistes qui existent... (le pire c'est que c'est les chinois dans le rôle de l'Untermensch (et les black dans le rôle de lUnteruntermensch, m'enfin passons...) (ça me rapelle que j'ai pas fini mon article sur les siberiens))).

M'enfin, la plus grande partie, j'ai pas compris... C'est infiniment dommage, parce que je suis passé à côté de l'exposé d'une "théorie du developpement de la Chine vu par un tailleur de Changchun le 3 janvier 2007", et ça, c'est un truc de ouf... ca c'est un document qui vaut son pesant de cacahuète.